Mariage à Sainte-Anne

Louise et Mickaël

 




Mon pote Stéphane m’a appelé début mai pour que j’entre en contact avec deux de ses amis qui se marieraient dans 15 jours et qui avaient pensé à tout sauf au photographe.
Ils ont eu de la chance que je sois dispo (à 2 jours près c’était grillé) et ils ne pouvaient pas mieux tomber.
Moi aussi j’ai eu de la chance car ils forment un couple super sympa; ça a donc été un immense plaisir de photographier leur mariage.
Et puis par la suite j’ai eu l’occasion de grignoter un peu de lambi grillé chez eux. J’adore le lambi grillé au barbeuk.


En plus, la famille du marié venait de ma région et chose rigolote, ils connaissaient Olaf, le trompettiste (enfin surtout son père) du groupe de musique de danse rapide dans lequel je jouais de la basse à Nantes. Notre Olaf, après être passé entre autres par les Namas Pamos, est désormais Emilio Godillo, souffleur de cuivre du groupe Santa Macairo Orkestar


Pour en revenir au mariage, j’ai eu à oeuvrer à la mairie de Sainte-Anne, à l’église Ste Bernadette de Deshauteurs, puis retour à Ste Anne sur le bord de mer pour des photos posées et ensuite réception à l’Eden Palm.
Il faisait hyper chaud, j’ai dégouliné des litres dans le viseur de mon appareil photo mais c’était super chouette car il n’y avait que des gens sympas et une ambiance de ouf.


Et quand tout va bien et que tout est bien ficelé ça produit forcément des bonnes photos.


Pour les fans de matos: sony SLT A77 + grip trouvé d’occaz à Paris à 99€, minolta 28-70G, tamron 17-50, flash sony HVL-F56AM avec cactus trigger, parapluie 43″ westscott, filtre à densité neutre variable LightCraft Workshop et une coupe de champagne à la réception.

à la mairie, lecture de l’acte de mariage
(une façon de vérifier que les mariés sont bien les bons)
los cuatro muchachos
c’est à ce moment que le prêtre m’a discrètement mais
néanmoins vertement demandé de descendre illico de l’autel
beaucoup de solénitude solanêteté solénoïde d’émotion
ça devient ma signature ce style de photo
celle-là c’était aussi pour le décolleté
l’usage du FDN donne un grain cinématographique
FDN + flash avec parapluie=lumière fantastique
le genre de photo où on a la chance d’être au bon endroit au bon moment
ça illustre l’ambiance dont je parlais plus haut
le genre de photo où on a la chance d’être encore au bon endroit au bon moment
j’avais gardé mon appareil même lorsque je faisais la queue au buffet

 


Samedi, le 50mm se fait un resto


Un jour j’ai acheté sur ebay USA un objectif minolta 50mm 1.7 car tout le monde en disait du bien surtout pour le prix, environ 70$ d’occaze.
Ce qui est tout à fait vrai d’autant plus que le vendeur ne me l’a jamais facturé même après que je l’ai relancé plusieurs fois.
Un type distrait ou altruiste sans doute.
Cet objectif de par sa très grande ouverture permet de photographier en faible lumière et d’avoir une profondeur de champ très restreinte. Sa focale le rapproche de la vision humaine.
J’ai utilisé énormément cet objectif lors du stage photo lightenupandshoot de New-York comme on le voit sur cette vidéo à 0’20 au moment où je prends cette photo (remarquez que mon voisin utilise également un 50mm):
Laura Gilreath, comédienne rencontrée dans un bar de NYC

Je l’utilise également beaucoup en intérieur lorsque je ne veux pas sortir le flash afin de profiter de la lumière naturelle. Pour la préparation de la mariée lors d’un mariage il reste mon objectif de prédilection.

En extérieur, il est pas mal non plus comme on peut le constater sur la photo en tête de cet article. Notez le flou d’arrière plan qu’on désigne généralement par le mot japonais “bokeh“.


Samedi soir venu nous avions décidé ma femme et moi de nous faire un resto en amoureux et cette fois on s’est carrément lâchés.
Juste avant j’avais photographié des céréales en me disant que j’allais photographier des céréales pour mettre sur le blog. Chose faite donc.


C’est pas souvent qu’on va au resto après tout. Comme on est fainéants on s’est dit qu’à moins de 2 km de la maison ça serait parfait.
Et justement à cette distance là, il y les Fourneaux de Saint Félix, l’une des meilleures tables de Guadeloupe. Le resto se situe dans une très belle villa dans laquelle chaque pièce a été aménagée en salle. On peut terminer le repas affalé dans l’un des salons-divan de la terrasse à siroter un rhum vieux après le café.
Pour un peu on y resterait bien dormir. Une chance pour eux qu’on n’habite pas loin.
Le menu et les suggestions sont tellement variés qu’il peut être judicieux de se les faire communiquer la veille pour se donner le temps d’y réfléchir et de choisir.

J’avais apporté le 50 mm. Un autre avantage de cet objectif est sa petite taille. Accroché au Sony A77 (sans la poignée verticale), cela tient dans un sac à main.


Et maintenant la partie dédicacée à Jimmy.


En apéro on a opté pour des mojitos.


La mise en bouche était de la tapenade.





En entrée ravioles de crevettes et champignons.





Puis Gambas de Madagascar pour ma moitié et pavé de thon mi cuit pour moi.






Le tout accompagné d’un Château Gressier 2007 (Bordeaux).





Au passage remarquez la déco intimiste et les tables soigneusement dressées. On se sent chez soi.





Je vous laisse saliver devant la carte des desserts.





Nous avons choisi crème brûlée au Schrubb pour Madame et Reine de Saba pour moi. Rien que pour ça, j’y retournerais tous les samedi.

Puis nous avons dégusté un Neisson vieux sur la terrasse tout en discutant avec Bruno, le sympathique et cordial maître des lieux.


Pour terminer voici quelques photos de la même série que celle en tête de cet article afin de rappeler que le 50 mm est un excellent objectif pour les portraits (pour les fans de technique, utilisation d’un diffuseur et brutes de capteur pour la 1ère et la 3ème. Dans l’ordre: f2.5, f2.5, f2.8). 



Le filtre à densité neutre (variable qui plus est)



Sous ce titre technique se cache l’une des plus géniales inventions depuis l’épluche légume à lame en céramique.

Enfin pour les photographes.
Du moins ceux qui utilisent la technique du flash déporté.
Avec déclencheur radio.
En plein soleil.
Ce qui restreint finalement la quantité d’humains bipèdes pouvant se réjouir de ce gadget.
Mais peu importe puisque j’en fait partie.

Voyons maintenant à quoi ça sert.

Généralement en Guadeloupe le soleil cogne entre 8h et 17h (sauf en 2011). L’éclairage est dur, ayant pour conséquence des ombres fortes et de très gros contrastes. Pour photographier des portraits c’est ce qu’il y a de pire. Face au soleil haut dans le ciel, le nez provoque des ombres sur le visage, le menton passe le cou dans la pénombre, les arcades sourcilières assombrissent les yeux… etc. Généralement le sujet plisse ses yeux larmoyants et la peau se met à briller sous l’effet de la transpiration ce qui est incommodant et peu flatteur. Sans parler des auréoles.
A l’inverse lorsque le sujet est dos au soleil, le reflet de lumière dans les cheveux si cheveux il y a  est très photogénique mais notre modèle est à contre jour. Il faut faire entrer plus de lumière sur le capteur ou le film pour que le sujet soit correctement exposé. Du coup, le ciel, la mer et tout ces trucs bien brillants sont explosés sur la photo.
Dans le 1er cas on a un sujet tout noir avec un bel arrière plan et dans le 2nd cas, un sujet bien éclairé sur fond de luminosité nucléaire.
Pour s’accommoder de cet inconvénient, on “débouche” au flash: on expose correctement pour avoir un arrière plan lumineusement correct tout en éclairant le sujet avec un flash ou tout autre source lumineuse suffisamment puissante.
Notez qu’un réflecteur ou un diffuseur donnent de bons résultats mais il faut un assistant pour le tenir.

débouchage avec un flash

débouchage avec un réflecteur doré

Caro sous le diffuseur


Où positionne-t-on le flash ? Généralement on évite de le mettre au-dessus de l’appareil  parce que c’est le pire endroit pour mettre un flash. Juste dans l’axe de l’objectif, ça produit des images plates du style lapin dans les phares de voiture.
On positionne plutôt le flash de biais par rapport au sujet: sur la 1ère photo ci-dessus le flash est placé à gauche du sujet à 45°, un tout petit peu en hauteur (iso 100, f5.6, 1/125s; flash à 1/4 pour ceux qui sont friands de paramètres). Il y a une ombre sur la joue gauche du modèle qui donne une impression de relief.
Du coup il faut être capable de déclencher le flash à distance. Ceci peut être réalisé:
– par câble: trop contraignant; nécessite un câble qui la plupart du temps s’emmêle ou se coupe.
– par l’éclair du flash pop-up de l’appareil: ne marche pas à tous les coups en plein soleil et consomme la batterie de l’appareil photo; cependant entre certains appareils et flashes de même marque, on peut s’affranchir de la vitesse de synchro (voir plus loin) et donc utiliser une grande ouverture de diaphragme pour limiter la profondeur de champ et isoler le sujet de l’arrière plan.
– par déclencheur radio: ma méthode préférée mais on est limité par la vitesse de synchro qui est de 1/250s sur le sony A77 (j’ai investi… mon vieux minolta donnant des signes de fatigue plutôt inquiétants) et on est donc obligé de fermer le diaphragme ce qui augmente la profondeur de champ, n’isole pas le sujet de l’arrière plan ce qui n’est pas terrible pour les portraits.

Mais qu’est-ce que la vitesse de synchro ? Il y a une bonne explication ici.
Ce qu’il faut retenir c’est que si on dépasse la vitesse de synchro, le rideau de l’obturateur  cache une partie du capteur produisant une bande sombre sur la photo.

Voilà donc les contraintes qui m’étaient imposées but février alors que je photographiais la réception du mariage de Nathalie et Stéphane à l’ilet Caret:
Sous une lumière solaire d’un milliard de watts je tenais à utiliser mon 28-70 en ouvrant à f2.8 donc à fond tout en utilisant un déclencheur radio forcément synchronisé à 1/250s (au mieux à 1/300s en trichant un peu mais j’ai même pas essayé).
Même en descendant la sensibilité à 50 iso, j’étais obligé de déclencher au 1/3200s si je voulais ouvrir à f2.8. On est loin du 1/250s.
C’est là qu’entre en scène le génialissime filtre à densité neutre variable. Ce filme coupe la lumière qui entre dans l’objectif. Il est muni d’un bague rotative qui permet d’assombrir de 1.5 diaphragme jusqu’à la quasi obscurité. Il s’agit en gros de deux filtres polarisants couplés.
En réglant mon appareil avec les paramètres souhaités (1/250s, f2.8, iso 100), j’effectuais la visée en tournant la bague du filtre jusqu’à ce que l’appareil m’indique une exposition correcte.
Le filtre est un Light Craft Workshop Fader ND MK II (acheté d’occaz bien sûr) qui coûte 3 fois moins cher qu’un Heliopan tout en ayant une très bonne qualité. En effet, avec ce genre de filtres si on n’y met pas le prix on a bien la densité mais pas trop la neutralité.
En contrepartie et étant donné que ce filtre réduit toute la lumière qui entre dans l’objectif, il faut envoyer la patate avec le flash, c’est-à-dire entre moitié et pleine puissance entraînant une consommation de batterie et des temps de recyclage plus élevés.
Mais au final, les photos ont une texture magique:

j’ai refait le coup du portable,
c’est devenu un classique
pas une photo de vacances mais celle
d’un mariage original au bord de l’eau